Nous y voici, la dernière étape de notre voyage à travers les single casks Velier de l’automne 2019.
Souvenez-vous nous nous étions arrêtés à Paris la dernière fois pour l‘OWH 2012, nous y restons pour cette dernière étape avec l’autre annonce du salon, le <>H 2010. Petit dernier de la série, il s’agit d’une exclusivité pour La Maison du Whisky et il a été disponible uniquement chez eux et dans un laps de temps très court (pour ne pas dire microscopique).
Il s’agit donc évidemment d’un single cask, de mark <>H (correspondant à un taux d’esters de 900 à 1000g/hlpa). Millésime 2010, il a été embouteillé à 69,2% (!) et était vendu 165€ à la sortie. Bien entendu vous le trouverez maintenant, aussi difficilement que les autres et à un prix doublé (au minimum).
La question restante est: quelle différence entre cette bouteille et le <>H 2010 sorti par Velier dans sa série Khong l’année passée?
Sur le papier la différence est la même que celle relevée dans le cas des LROK de Spa et LFCH de Singapour vis à vis de leurs homologues: juste le fait d’être issu d’un fût unique. Mais le passé récent nous a montré que les différences minimes sur le papier pouvaient au final s’avérer bien plus importantes dans le verre (souvenez-vous du comparatif des OWH).
Je vais donc vous les comparer, histoire d’en avoir le cœur net 🙂
Dégustation
Nez
Le profil est ultra-pâtissier. Dès le premier contact ça sent la biscotte beurrée à plein nez. Celle-ci s’enrichit d’ailleurs d’effluves de sucre cuit qui lui ajoutent encore un peu de rondeur.
Niveau fruit on retrouve un ananas confit, cuit et enrobé de sucre, ainsi que des notes de raisin bien mûr et de fraise. C’est très gourmand et fruité comme je l’aime.
Bien entendu les 69% sont présents mais ils ne sont pas agressifs et bien plus intégrés que ce que je craignais.
Bouche
On retrouve là encore le profil pâtissier même si l’influence de l’ananas, toujours confit, se fait un peu plus sentir. Une légère acidité en première bouche est sans doute responsable de cette atténuation du côté biscotte beurrée.
En fin de bouche une touche d’olive fait son apparition mais elle est discrète et ne dérangera pas celui qui n’aime pas lorsque l’olive prédomine. J’ai relevé aussi une note de pamplemousse.

Comparaison vs <>H 2010 Khong
Passons maintenant à la comparaison des deux « H ». Je ne vous refais pas la note de dégustation du Khong au complet, vous en trouverez une ici. Ceci sera juste une note comparative reprenant les principales lignes similaires et différentes des deux rhums.
Au nez la version Khong est un peu plus cuite, un peu fumée. Le fruité est moins frais que sur la version 2019 et les fruits ont fait un pas en arrière, gagnant en discrétion. L’ananas est plutôt frais en revanche, là où il était compoté dans le 2019.
En bouche la version de 2017 est plus « chaude », à la fois compotée et beurrée. C’est plus pâtissier et gras, avec un boisé plus marqué que sur le 2019. L’ananas redevient confit ici, ramenant les deux bouteilles sur un point commun.
Conclusion
La conclusion est assez simple: l’amateur d’Hampden ne peut qu’aimer cette bouteille. Elle a tout ce qu’il recherche, du fruité exotique extravagant, du solvant et ce côté pâtissier si marqué. Un régal pour le passionné de Jamaïque en général et de Trelawny en particulier.
Au prix de sortie, nul doute que j’en aurais pris 2 ou 3 sans problème tant il doit vite s’évaporer. Oui mais voilà, seule une poignée de chanceux l’ont eu à ce prix là et la majorité des acheteurs devraient payer le prix fort pour approcher cette bouteille (ça tourne dans les 400€ actuellement quand même). Et là c’est plus la même histoire.
Je ne vous refais pas le coup de « la spéculation c’est mal etc », les spéculateurs ne lisent de toute façon pas et les autres n’en ont rien à faire. Mais toujours est-il que non, je ne mettrais pas 400€ dans ce rhum pour le boire.
Cet article concluant la série dédiée à cette poignée de single casks Hampden, il est temps de tirer un petit bilan.
Rayon déceptions, on mettra l’OWH 2011 et le LCFH. Deux bouteilles dont l’intérêt gustatif m’échappent.
Rayon coup de cœur je relèverais le LROK de Spa et ce <>H parisien. Deux bouteilles très bien équilibrées, avec juste ce qu’il faut là où il faut. Deux pépites.
Enfin les deux « surprises »: l’OWH 2012 et le HLCF/DOK. Le premier parce que ce fut un plaisir inattendu après avoir goûté le 2011, le second parce que l’idée même de ce blend est une folie et que le résultat, même s’il est perfectible, est très intéressant!