Dégustation du soir, Jamaïque

Hampden & Velier 2019: OWH 2012 Paris

Cinquième et avant-dernier chapitre de cette série, retour là où tout à commencé, à Paris! C’est en effet au Whisky Live Paris qu’on été présentés les premiers single casks de la série dont celui dont nous allons discuter aujourd’hui, l’OWH 2012. Et là si vous êtes attentif vous allez me dire: « OWH? on en a déjà eu un dans la série non? ». Ce à quoi je vous répondrais que oui en effet, l’OWH 2011 de Berlin, et que même que ce n’était franchement pas une réussite. Mais comme le dit l’adage: « Errare humanum est, perseverare diabolicum » donc peut-être qu’en fait ce 2012 n’est ni plus ni moins que la version améliorée du 2011? Allez savoir 🙂

Mais avant d’y goûter (et de le comparer au 2011 tant qu’on y est), présentons un peu le rhum qui débarque après les versions spadoises, londoniennes ou singapouriennes. Nous sommes face donc à un mark OWH de chez Hampden, soit une fourchette de 40 à 80 g/hlpa. Il a vieilli 7 ans en fût unique, ex-Bourbon (8 ans pour le 2011), et a été embouteillé brut de fût à 62,8% (contre 59,5 pour le 2011). 260 exemplaires ont été vendus au prix de 135€ de mémoire (si je me trompe dites-le en commentaire). Sur le papier, peu de chances qu’il soit donc très différent du 2011. Reste à voir dans le verre !

Merci Thomas pour la photo comparative 😉

Dégustation

Nez

Dès le départ on sent venir la bonne surprise. Les effluves sont fruitées et tropicales, ça sent le Hampden, pas de doute. Le solvant jamaïcain est présent et accompagne son acolyte préféré, l’ananas. Celui-ci est juste sucré, à point pour être dégusté, ni trop mûr ni trop vert. Il s’accompagne côté fruits de notes de figue et de poire. À côté de ça le boisé est présent mais juste ce qu’il faut, avec des notes fumées et une pointe de caramel qui vient rendre l’ensemble plutôt gourmand.

Bouche

Sur le palais on reste dans le même registre qu’au nez globalement. Le solvant est là en porte-étendard, devant le caramel et l’ananas du nez. Ce dernier est toujours « juste à point », sucré mais pas trop, et toujours accompagné de poire même si la figue s’est transformée en raisin. Le boisé prend de l’ampleur aussi, apportant une amertume sans doute accentuée par un côté herbacé net qui ne ressortait pas au nez. ça reste agréable mais bien moins fruité que ce que le nez ne pouvait laisser espérer.

Comparaison avec le 2011

Les deux samples ont été réalisés en même temps, de bouteilles ouvertes le même jour, et les verres ont été servis en simultané. Malgré cela la différence au nez est flagrante. Là où le 2012 est bien fruité et gourmand, le 2011 reste herbeux, végétal, presque dénué de fruits ;il est en outre beaucoup plus discret que le 2012 qui s’exprime bien plus. En bouche les deux profils ont plus tendance à se rapprocher même si le 2011 reste plus herbacé. Des notes d’ananas et de caramel font leur apparition mais sont intégrées dans un profil bien plus végétal.

Conclusion

Voilà donc une bonne surprise! Encore une fois la dégustation comparative a apporté son lot d’enseignements et montré que ces deux rhums, si proches sur papier, étaient en fait plus éloignés que prévu. Après un 2011 plus que terne et pas du tout à mon goût, le 2012 me réconcilie avec ce mark et montre bien l’importance de goûter avant d’acheter, ce qui devient bien sûr impossible (ou presque) avec Velier. Reste le point du rapport qualité/prix. Ce 2012 vaut-il son prix de sortie? Sans doute que oui dans le marché actuel, même si non, c’est bien trop cher pour un rhum de 7 ans, aussi tropical soit-il. Et vaut-il son prix du second marché? Non certainement pas, mais c’est le cas de pas mal de bouteilles qui subissent la spéculation. En résumé voilà donc un rhum plutôt bien fait, agréable à boire et qui devrait combler le propriétaire amateur d’Hampden 🙂

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