Dégustation du soir, Jamaïque

Hampden Single Cask 2020 LMDW

L’année 2019 nous avait fait découvrir les Single Cask (SC) Hampden signé Velier (souvenez-vous, nous les avions tous dégustés), l’année 2020 va confirmer cette tendance avec encore plus de références (on ne change pas une équipe qui gagne)…

La nouvelle série de single casks est nommée « Trelawny Endemic Birds Series« . Pour ceux qui ne comprennent pas une once d’anglais, cela signifie qu’elle sera sous le signe des oiseaux peuplant la réserve naturelle proche de Hampden : Cockpit Country. Dans cette série ce n’est pas moins de 3 SC qui ont été sélectionnés par La Maison Du Whisky (LMDW), plus un quatrième pour le Whisky Live Paris 2020 (qui n’a pas eu lieu – cause covid). Il est clair que d’autres SC (une vingtaine, selon les dernières infos) fleuriront par la suite aux 4 coins du globe (si, si la terre est carrée, je vous assure) et ce sera parti pour une chasse aux pokemon aux esters pour les collectionneurs. En attendant, c’est lors d’un live organisé par LMDW et Luca Gargano que nous avons eu l’opportunité de découvrir 3 des prochaines cuvées. Pour le replay du live, c’est par ici 🙂

Hampden 2012 OWH #662 59,9% – Black Bird

Le premier de la série est un rhum du mark OWH (« Outram W. Hussey », pour ceux qui prépare un Dirty Quizz), synonyme d’un taux d’esters compris entre 40 et 80 g/hlpa lors de la distillation, soit le mark le plus léger de la distillerie. Durant le live Luca a pu nous préciser que les tests avant embouteillages avaient révélé un taux en « substances volatiles » de 883 g/hlpa pour un taux d’esters à 158.4 gr/HLAP. Le rhum, distillé en 2012, a passé 8 ans en fût à la distillerie avant d’être embouteillé à 59,9%. Il est annoncé à 155€ sur le site de LMDW pour les chanceux qui parviendront à en acheter un… alors voyons voir si cet OWH est plutôt proche de l’OWH parisien ou de l’OWH berlinois de 2019.

Nez

Le premier nez est assez léger, avec un fruité bien présent dans lequel on retrouve classiquement l’ananas mais aussi un peu de banane, le tout enrobé de sucre cuit (caramélisé). C’est floral et minéral alors que le boisé est quant à lui assez fin et délicat. Après une longue ouverture, il est plus structuré et un coté beurré vient complèter le panel.

Bouche

Directement c’est l’intensité et l’alcool qui sont présents, mettant en avant un coté floral, c’est frais. Le caramel vient aussi pour donner de la profondeur. La finale est d’une longueur moyenne et assez sèche pour ce rhum facile à boire et plutôt dédié aux amateurs de fruité sans l’uppercut des esters.


Hampden 2011 LFCH #296 60,3% – Red Billed Streamertail

Le second de la série est cette fois un rhum distillé en 2011 sous le mark LFCH (« Lawrence Francis Close Hussey »), qui lui correspond a un taux d’ester entre 85 et 120g/hlpa lors de la distillation. De même, Luca nous a informé que le vieillissement a augmenté les esters pour arriver à un taux de 198.9 g/hlpa, pour un taux en substances volatiles à 910 g/hlpa. Après ce vieillissement de 9 ans à la distillerie, il a été mis en bouteille à 60,3%. Voilà qui nous rappelle le LFCH de Singapour en 2019. Son prix de sortie est de 175€, avec la même restriction que pour le précédent, c’est à dire si vous parvenez à le commander…

Nez

Ici c’est le solvant qui prend le dessus en étant nettement présent. Il est plus gras, avec un côté beurré, limite miellé. Il est plus intense que son prédécesseur, avec de la vanille et des fruits secs (noix). Des effluves de coco viennent complèter le profil.

Bouche

De prime abord c’est le boisé qui nous parvient, suivi par les fruits (ananas rôti) qui viennent vite équilibrer l’ensemble. Le rhum est bien structuré et l’alcool me semble mieux intégré. Le coté pâtissier est bien présent et la longueur en bouche est bien plus intéressante.


Hampden 2010 LROK #487 62,5% – Owl

Dernier SC le la série LMDW, le 2010 LROK (« Light Rum Owen Kelly ») qui lui correspond a un taux d’ester après distillation compris entre 200 et 400 g/hlpa. Dans le cas de ce fût #487, c’est pas moins de 384 g/hlpa d’esters pour 1600 g/hlpa de substances volatiles qui ont été mesurés avant l’embouteillage. Après sa distillation en 2010, il a passé 10 ans en fût à la distillerie avant d’être embouteillé à 62,5% et d’être mis en vente au prix de 205€. Tiendra-t-il la dragée haute au très joli LROK spadois sorti en 2019?

Nez

Médicinal avec des fruits mûrs : on y retrouve de l’ananas évidemment, mais aussi un peu de pomme bien mûre. Il est plus concentré et on lui retrouve un côté biscuit beurré, accompagné d’épices (cannelle). Il demande assez bien d’ouverture pour dévoiler toute sa gourmandise.

Bouche

Bien plus aromatique et concentré que les précédents, le boisé est plus sec et l’alcool plus présent. On y retrouve un côté herbacé, anisé, toujours associé à l’ananas (cuit cette fois) propre à ce type de rhum. L’équilibre est bien maintenu avec le fruit dans un rhum finalement assez complexe. La finale apporte une touche fraîche et mentholée.


Conclusion

On est face ici à trois produits bien différents, un OWH assez léger et facile à boire, très sympa pour des débutants en rhum jamaïcains. Un LFCH bien équilibré, gourmand et même pâtissier. Et finalement un LROK plus intense/aromatique, un peu plus extrême aussi, mais qui avec de l’aération devient gourmand et très intéressant.
La question de la disponibilité vient cependant fortement noircir le tableau puisque ce sont des single casks Velier, donc assez difficile à dénicher au prix de sortie. Reste le côté qualitatif: sont-ils meilleurs que la gamme standard des Habitation Velier? Un point à vérifier mais qui semble loin d’être gagné.

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