Dégustation du soir, Martinique

Neisson By Velier: ballade dans les chais

Cela fait maintenant quelques années que les maisons Neisson et Velier sortent régulièrement des « joint-bottling », dont certaines sont devenues des références gustatives au fil du temps (le millésime 2005 70ans Velier pour n’en citer qu’une).

Il était donc inévitable que Luca et Grégory sortent un peu des sentiers battus pour nous proposer un embouteillage résultant d’une expérience rarement réalisée. Le principe a été de mettre en vieillissement 3 fûts du même millésime (2016 ici) dans 3 chais différents de la distillerie, chacun ayant des conditions atmosphériques différentes (température, humidité, etc).

Autre grande modification, c’est la première fois qu’un Neisson sera embouteillé dans les fameuses bouteilles noires Velier et non dans leurs habituelles Zépol Karé (crime de lèse majesté impardonnable pour certains fans de la marque martiniquaise). Ces trois bouteilles de 70cl seront donc prochainement mise en vente pour un prix qui devrait osciller entre 100€ et 120€ à la sortie.

Cette dégustation s’est faite grâce à des échantillons mis aux enchères par l’association caritative Ma Part des Anges. Si vous ne connaissez pas je vous invite à aller jeter un œil sur leurs actions 🙂

Crédit photo: Ma Part Des Anges

Chai Adrien (#5)

Pour la durée du vieillissement, ce chai est resté à une moyenne de 76% d’humidité et à une température de 27,4°C, pour un produit final titrant à 55,8%.

Nez

C’est rond et gourmand. On retrouve la note pâtissière de Neisson, avec un fruité agréable. L’équilibre se complète bien avec un boisé fin. Un coté vineux, toasté et un léger rancio viennent compléter l’ensemble. Il me semble plus vieux que ce qu’il est, j’y retrouve des notes de l’ancien Extra Vieux et du 2004 12ans.

Bouche

La première bouche est ronde mais ensuite viennent un alcool moyennement intégré, une bonne dose d’épices (piment, poivre) et un petit coté « poudre à canon ». Les fruits frais du nez ont fait place aux fruits secs avec une petite salinité/amertume en finale.

Chai Mainmain (#4)

Pour la durée du vieillissement, ce chai est resté à une moyenne de 77% d’humidité et à une température de 27,7°C, pour un produit final titrant à 54,1%.

Nez

Quelques petites différences apparaissent quand même : par rapport au Chai Adrien il est un peu plus discret, légèrement moins fruité (mangue, litchi) et plus pâtissier/beurré avec des notes de cannelle et vanille qui ressortent. Mais les deux sont vraiment assez proches.

Bouche

Le profil est plus végétal et l’alcool un peu mieux intégré. Des notes de foin et de boisé sont également plus présentes. Comme pour le Chai Adrien, le fruité du nez s’est estompé. La finale est plutôt sèche.

Chai Vevert (#2)

Pour la durée du vieillissement, ce chai est resté à une moyenne de 82% d’humidité et à une température de 25,5°C, pour un produit final titrant à 56,8%.

Nez

Cette troisième version est plus végétale/minérale, avec des notes d’amandes, moins beurrée que le Mainmain. De légères notes de sous-bois et de fruits mûrs viennent compléter le tableau.

Bouche

Plus rond, et à l’alcool bien mieux intégré, il se démarque du Chai Adrien. Les fruits sont également plus présent (fruits rouges). La finale apporte une légère pointe d’épices et de fraîcheur.

Conclusion

Les trois produits, bien qu’assez similaires sur le papier, ont bien leur différences plus ou moins marquées. Les Adrien et Mainmain sont assez proches (ce qui est compréhensible au vu des faibles différences entre les 2 chais) alors que le Vevert propose des notes bien différentes. L’expérience est intéressante et il est clair que les conditions atmosphériques du chai sont en partie responsable de ces différences. Mais n’oublions pas que nous sommes face à trois single casks, et que donc par définition les résultats sont différents. Quelle est la part de différence liée aux conditions atmosphériques, difficile de le dire.

Concernant leur intérêt gustatif, je suis plus mitigé. L’alcool est assez présent dans le Chai Adrien et le Chai Mainmain. Le XO classique de la marque (qui oscille dans la même gamme de prix, d’où la comparaison) me procure plus de plaisir au final. L’expérience est instructive et permet de mieux visualiser le difficile travail d’assemblage du maitre de chai pour obtenir au final quelque chose de plus abouti que ces 2016.

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