Dégustation du soir, Martinique

Neisson 2004: 3 fûts pour 1 rhum

Faisons ensemble un petit retour dans le passé: direction 2015! Et plus précisément la période du Whisky Live. Lors de ce salon, parmi les autres sorties, Neisson lançait un nouveau millésime sur le marché, le 2004, riche de ses 11 ans de vieillissement. Avec le recul on sait maintenant que ça aura été LE premier Neisson millésimé de pas mal de monde, celui qui aura fait beaucoup pour la reconnaissance du savoir-faire de la maison.

Du coup on a beaucoup vu ce rhum. Presque 500 bouteilles, à cette époque là (si proche et pourtant déjà si lointaine), ça restait disponible pas mal de temps et un peu partout. Par contre ce que peu de monde a réalisé, à l’époque, c’est qu’il ne s’agissait pas de 500 bouteilles… mais de presque 1500! En effet s’il était disponible partout c’est parce qu’il y a avait 3 fûts à la base! Et ces 3 fûts, bien identifiés, n’étaient pas disponibles au même endroit. Le premier fût était celui présenté au Whisky Live, et donc vendu par La Maison du Whisky (LMDW). Le second a été vendu (et sélectionné?) par Velier. Et le troisième est simplement resté à la distillerie. Ce qui implique qu’il n’y a en fait pas qu’un seul Neisson 2004 de 11 ans mais potentiellement 3 différents!

Voici donc l’objet de cet article: comparer les 3 fûts et déterminer si oui ou non différences il y a 🙂 Merci au passage aux deux amis qui via un échange en trio nous ont permis à chacun d’avoir un sample de chaque version!

Comparaison

En bon scientifique que je suis, j’étais obligé de préparer un « protocole » mental. Les 3 rhums ont donc été servis en même temps, dans le même modèle de verre et avec un même volume. La seule variable sera donc le temps d’ouverture de la bouteille mais même la plus récente n’a pas été ouverte pour le test donc on fera avec 😉

Nez

2004 version LMDW

Le nez est nettement boisé, avec un côté vineux/rancio, et pas mal de fruits. J’y retrouve principalement du fruits blancs comme de la pêche, ainsi que de l’abricot et une pointe de chocolat. Il est assez expressif, très agréable et plutôt gourmand aussi.

2004 version Velier

Le contraste est frappant tant le nez est directement moins gourmand. Les arômes de boisé sont là, le côté légèrement vineux aussi mais la dose de fruits a été drastiquement réduite. Comme s’il avait été atténué par rapport au précédent.

2004 version distillerie

Celui-ci se retrouve un peu entre les deux: pas aussi expressif et gourmand que la version LMDW mais plus marqué quand même que la version Velier. Les fruits blancs sont là, par contre le boisé est un peu moins marqué.

 

Bouche

Vu les résultats du nez, je change l’ordre pour la bouche et je commence par la version Velier. À noter que les trois sont au même titre: 45,4%

2004 version Velier

On se retrouve face à un mélange homogène de vanille, de boisé et de fruits. L’abricot est clairement identifiable, à tel point qu’une fois l’identification de cet arôme faite, j’ai du mal à définir le reste. On retrouve aussi les fruits blancs du nez.

2004 version distillerie

La bouche est similaire à celle de la version Velier mais le fruit semble plus « cuit », plus confit. On retrouve aussi un peu plus d’influence du bois dans la dégustation.

2004 version LMDW

La différence avec les autres versions est à peu près la même que celle détectée au nez: j’y retrouve plus de rondeur et de fruité, c’est plus gourmand. C’est aussi la version sur laquelle l’alcool est le moins présent, même si les autres n’étaient pas du tout « marqués » par le degré.

Conclusion

La conclusion a chaud est assez évidente: le fût LMDW est le plus gourmand et agréable des trois. Il a ce petit plus qui manque aux deux autres, la rondeur, le fruité gourmand, le nez expressif, le boisé fondu et fin, bref tout ce qu’on recherche sur un beau Neisson.

Je ne savais pas trop à quoi m’attendre comme différence, allais-je me trouver face à des profils différents ou simplement des déclinaisons du même profil aromatique. Au final c’est plutôt ça, le profil est sensiblement le même sur les trois rhums, simplement il est plus expressif sur la version LMDW.

En prenant du recul je prends en compte le temps depuis lequel les bouteilles sont ouvertes. La version Velier est clairement la plus récente puisqu’elle a été ouverte il y a un mois. Les versions LMDW et distillerie en revanche étaient ouvertes depuis bien plus longtemps. Ceci pourrait expliquer le côté « atténué » de la version Velier, mais malgré ça la différence entre les versions distillerie et LMDW ne sont pas dues à l’ouverture.

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