Lorsque l’on débute dans le rhum, il est de ces flacons que l’on ne regarde même pas tant on se dit qu’on n’aura jamais la chance d’y toucher. Et puis le temps passe, on découvre la gamme classique et on approche les yeux du haut de gamme. Si l’occasion se présente on parvient à se dégoter un petit sample de ce rhum dont on n’osait rêver au début. Et là c’est la bascule: on y trempe les lèvres et plus rien ne sera jamais pareil.
Du coup c’est inévitable, vient le moment où la bouteille tant attendue franchit le pas de la porte et là c’est la fête.
Cette histoire, c’est la mienne mais je suis sûr que c’est aussi celle de pas mal d’entre vous, avec pas mal d’autres marques. C’est pourquoi je vais vous parler aujourd’hui de ce « petit » rhum autrefois inaccessible pour moi: le Neisson 15ans batch 1 😉
Présentation
Nous voici face à ce qui pourrait sembler être un assemblage sans informations ou presque, en tout cas si l’on se fiait à l’étiquette avant. Mais chez Neisson il faut toujours inspecter la contre-étiquette car elle fourmille d’informations. Et celle-ci ne fait pas exception à la règle!
On réalise alors que l’on est face à un millésime 1996, mis en fût fin mai de la même année et mis en bouteille en septembre 2012. Ce 15 ans est un « batch 1 » car il sera suivi, 4 ans plus tard, par un « batch 2 », de millésime 2000, mais ça nous en reparlerons plus tard 😉
Nez
Dès le premier contact c’est à la fois frais et boisé, tout en étant gavé de fruits. Comme d’habitude chez Neisson l’alcool est parfaitement intégré, aucune sensation de brûlure. On continue l’exploration plus en profondeur pour y trouver de la vanille, des fruits plutôt « tout juste mûrs », de l’ananas notamment, de la banane, de la mangue et une légère touche de cerise aussi. C’est gourmand mais la fraîcheur fait que ce n’est pas trop rond, on sent le caractère dans ce nez. Le tout caresse délicatement les narines, c’est un ravissement et j’ai bien passé une vingtaine de minutes à le sentir avant même d’y plonger les lèvres…
Bouche
Les premièrs arômes en bouche sont clairement sur le boisé et la vanille. Le boisé est fin mais présent indéniablement. La vanille est là aussi, bien plus présente qu’au nez d’ailleurs. Les fruits, eux, sont plus discrets. J’y retrouve de l’ananas mais c’est vraiment le duo bois/vanille qui prend le dessus, le fruit venant au second plan. Des notes de chocolat viennent aussi compléter le tableau. C’est agréable et merveilleusement fondu, même si le nez enjôleur m’avait fait miroiter une part plus importante de fruits dans la palette de ce rhum . La longueur quant à elle pourrait être plus importante: les arômes restent en bouche une petite minute, ils sont tout en douceur ce qui peut faire croire à un manque d’intensité.
Conclusion
Il est de ces rhums qui sont devenus iconiques pour un tas de mauvaises raisons, et dont le prix a flambé. Et puis il y a le haut de gamme Neisson, qui a toujours été jugé trop cher et de fait n’a jamais été réellement accessible au commun des amateurs.
Ce 15 ans en fait partie et même si depuis le marche s’est emballé, cette bouteille reste un investissement non-négligeable.
J’ai dès lors tenté de déguster sans tenir compte du prix, en ne jugeant que le rhum. Le résultat est un rhum très bien fait, tout en finesse et vraiment très agréable à boire. Je ne répondrai intentionnellement pas à la question qui vous brûle les lèvres: « vaut-il son prix? » car chaque personne aura une réponse différente à cette question. La meilleure chose à faire reste donc de vous faire votre propre avis 😉
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