Dégustation du soir, Spiritueux (hors rhum)

Dartigalongue 1993 Folle Blanche

Je vous l’ai déjà dit: il n’y a pas que le rhum dans la vie (en tout cas dans la mienne). Il y a de la place pour d’autres spiritueux et on a déjà discuté longuement de Cognac avec, entre autres, Fillioux et Grosperrin. Mais un autre spiritueux s’est frayé une place de choix dans mon bar: l’Armagnac. Là aussi on en a déjà parlé puisqu’une des soirées dégustation « Hors série » avait été dédiée aux Armagnacs de l’Encantada et l’article dédié contient déjà un introduction à cette eau-de-vie emblématique du sud-ouest.

Je ne vous refais donc pas tout le contexte et nous plongeons directement sur la bouteille qui nous occupe aujourd’hui. Celle-ci vient de la maison Dartigalongue qui est une figure ancestrale de la région et élève des Armagnacs de différents producteurs depuis 1838 tout de même. Et parmi ces bouteilles plus ou moins connues des amateurs il y en a une qui a fait le « buzz » dans le petit monde des spiritueux il y a quelques mois. Mais pourquoi ça me direz-vous? Et bien tout simplement parce que malgré son âge somme-toute classique dans l’Armagnac (27 ans de fût), il s’agit là d’un 100% Folle Blanche. Et la Folle Blanche, nous en avions déjà parlé lors du voyage dans la gamme l’Encantada, c’est la « star » locale. À tort ou à raison, certains (dont moi 😉 ) l’adorent de par ce que ce cépage peut apporter à l’eau-de-vie qui en découle. Les vieux Armagnacs mono-cépage n’étant pas légion, voici le pourquoi du comment du buzz. Dans ce cas-ci nous sommes donc comme je l’ai dit sur un Armagnac de 27 ans, millésimé de 1993, et embouteillé à 46,3%. Il est vendu chez Dartigalongue au prix de 145€. Plongeons-nous donc dans la note de dégustation de cette jolie bouteille 🙂

Nez

Le profil est cohérent avec ce qu’on attend d’un Armagnac. C’est boisé, bien marqué même, mais tout en restant frais. L’autre marqueur principal est fruité avec une nette présence du raisin notamment. Ces deux marqueurs forment la colonne vertébrale de cette eau-de-vie et ils sont complétés par des parfums de prune, fraîche et confite, des notes de pomme, du caramel grillé, à la limite du brûlé, et un rancio tout en finesse. L’ensemble forme un nez élégant, pas trop extravagant mais plutôt fin et efficace, sans fioriture.

Bouche

En bouche la cohérence est de mise avec le profil olfactif. C’est un boisé grillé, délicat, qui intègre des notes de fruits pour donner un profil plus marqué par le rancio que la fraîcheur cette fois. Néanmoins de nouveau pas d’excès, le rancio ne va pas trop loin dans le « cuit » et garde de belles notes fruitées. Le résumé pourrait se faire en disant qu’il reprend le profil du nez mais avec moins de fruit et plus de grillé. À noter qu’à aucun moment l’alcool ne s’est montré trop présent, il est parfaitement intégré et ne souffre aucun commentaire.

Conclusion

Voilà donc un bel Armagnac, tout en finesse et en élégance, qui séduira sans problème les amateurs moins expérimentés ou ceux, confirmés, à la recherche d’un profil tout en finesse et justesse. On est très loin, de mémoire, du profil extravagant d’un Lous Pibous 1994 et je vous aurais bien fait une comparaison directe dans cet article mais je crains que la version Pibous n’écrase complètement ce Dartigalongue. J’ajouterais cependant que pour me plaire à 100% j’aurais voulu retrouver de façon un peu plus marquée cette fraîcheur et ce fruité dont la Folle Blanche est capable. Pas de déception pour autant, il s’agit certainement d’une belle bouteille, même si j’en attendais encore un peu plus.

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