« Quatre mains » c’est un programme lancé par Plantation en 2020. Les premiers embouteillages nous emmenaient aux Fiji, en Jamaïque (Roger vous parle du Jamaïque ici) et à la Barbade (on en parle bientôt) et mettent à l’honneur une collaboration entre Alexandre Gabriel (monsieur Plantation donc) et une personnalité particulière (d’où les 4 mains 😉 ). Cette fois-ci nous partons pour le Pérou avec un travail réalisé avec Jorge Luis Rodriguez Parajes, le master blender de la distillerie Cartavio.
Si vous parlez du Perou à un amateur de rhum et que vous lui demandez de citer une distillerie, 9 chances sur 10 pour qu’il vous cite Millonario (d’ailleurs on vous en avait déjà parlé ici). Oui mais voilà, le rhum péruvien ne se limite pas à une distillerie. L’autre grande distillerie locale, c’est Cartavio. Elle ne sort pas que du rhum mais elle embouteille notamment un 7 ans, un 12 ans et un Xo de 18 ans, le tout vieilli en méthode solera. Mais aujourd’hui nous allons nous pencher sur cet embouteillage de Plantation/Cartavio donc.

Ce Peru 2006 est donc, comme son nom l’indique, un rhum distillé en 2006 du côté de Chicama Valley. C’est après une fermentation de 3 jours que différents rhums ont été distillé en colonne ou en Pot Still John Dore. Les distillats ont ensuite été assemblés pour être mis en vieillissement pendant 11 ans sur place, au Pérou, avant de terminer le vieillissement par 3 ans en Charente, dans les chais Plantation. Ces 14 années de vieillissement passées, le rhum (issu de l’assemblage de 21 fûts) a été embouteillé au degré de 47,9%. Niveau mesures et dosages variés l’étiquette nous apprend que le rhum contient 55g/hlpa d’esters pour 140g/hlpa de composés volatiles. On y trouve aussi l’information du dosage de sucre qui est de 8g/litre. Enfin le prix de vente est placé sous les 80€, un prix correct donc.
Nez
Le profil est très « typique sud-américain ». On y retrouve un boisé nettement marqué par le caramel mais avec une sucrosité légère, le caramel s’exprime plutôt par ses parfums de sucre grillé. Des fruits à coque sont présents, la noix en chef de file, suivis par les notes plus classique de café torréfié et de tabac frais. Le nez est agréable et plutôt rond, pas d’agressivité même si par moments on perçoit quelques effluves alcoolisées. Rien de bien méchant cela dit.
Bouche
Sur la langue le rhum s’avère très doux. Le mélange de boisé et de caramel du nez se retrouve dans une continuité parfaite. De nouveau ce duo s’enrichit de tabac et de café, rien de bien surprenant même si c’est relativement bien fait. Niveau longueur rien de bien extravagant, les arômes (de boisé principalement) persistent une dizaine de secondes en bouche avant de disparaître. On perçoit tout de même une certaine sucrosité même si on est loin de certains rhums liquoreux.
Conclusion
Pour conclure je vais devoir remettre cette dégustation dans son contexte. Je ne suis pas du tout amateur de rhums sud-américains que je trouve très souvent à la fois trop sucrés et sans âme. J’ai donc goûté celui-ci en espérant que la fiche technique et les « seulement » 8g/l de sucre allaient réussir à me fournir un produit intéressant. Et de fait, même si on ne peut pas dire que je sois ébloui et que je m’en prenne une bouteille, voilà un produit correct et bien fait, qui permettra à l’amateur du genre de se rapprocher des rhums non-sucrés sans pour autant être déboussolé. Alors bien sûr l’amateur de rhums agricoles et high esters que je suis n’y trouve pas son compte en terme de plaisir de dégustation mais je ne suis clairement pas le public cible. Dernière remarque, le packaging de toute cette série est magnifique, entre les oiseaux colorés, la boîte qui se remarque de loin et une transparence sur les étiquettes, je ne peux qu’applaudir. Certaines distilleries et embouteilleurs feraient vraiment bien d’en prendre de la graine!
Retrouvez ce rhum sur l’application Rum Tasting Notes par ici: https://rumtastingnotes.page.link/m8ZuPgqmuiCTgrPt7
Hé bien, avec moi, ça fait au moins 2 à ne pas être du tout amateur de ce genre de rhums ! 😉 Vite, une autre dégustation pr oublier celle-là ! 😉 (un Don Papa ? – ha non, on sortirait de la catégorie « rhum »)
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