Dégustation du soir, Jamaïque

Plantation Jamaica 1996

Souvenez-vous, en 2018 Plantation réalisait un double coup de maître en nous sortant les 2 Extrêmes III. Ces deux rhums, sortis tout droit des chais de la distillerie Long Pond en Jamaïque, arboraient chacun un mark spécifique malgré une année 1996 commune, à savoir HJC pour l’un et ITP pour l’autre.

Deux ans plus tard, et alors que les Extrêmes IV sont sortis et nous ramènent en Jamaïque notamment, Plantation ajoute à sa gamme Single cask une référence qui sur le papier fait s’allumer une petite lumière chez tous les amateurs de Long Pond. Au programme un rhum distillé lui aussi en 1996, arborant les deux marks iconiques cette fois-ci assemblés (HJC et ITP donc pour ceux qui suivent), et qui a passé un peu plus de 21 ans en Jamaïque en fût de Bourbon, suivis de 2 ans à Bonbonnet en fût de Cognac pour terminer par un passage de 6 mois en fût de Rye (issu de la New York Distilling Company). Le tout ayant été embouteillé à 49,1% et sorti à un prix plus que raisonnable (vu l’âge de la bête) qui tournait autour des 120€. Voilà donc de quoi attirer l’attention et me faire me pencher là-dessus pour vous 😉

Source: Plantation Rum

Nez

L’influence Rye est bien présente au nez. Un coté très boisé, charpenté, qui donne une première impression assez éloignée de la Jamaïque. Cette note de bois, entre le toasté/grillé et le bois humide va marquer le nez tout au long de la dégustation. Derrière on perçoit la Jamaïque mais elle est au second plan. Il y a des fruits tropicaux, ni trop mûrs ni trop verts, ils oscillent entre les deux. Difficile de les identifier sans être influencé par l’origine du rhum, on y verrait bien de l’ananas et/ou de la banane mais sans certitude. Les fruits secs, amande en tête, sont aussi présents, et intégrés dans une belle sucrosité.

Bouche

Pas de surprise en bouche, le boisé qui était omniprésent au nez se retrouve. Il est toujours nettement marqué « Rye » avec une amertume présente et loin de ce que j’apprécie dans les jamaïcains. Rayon fruits il n’y a plus rien, ils ont complètement disparus, l’amande se fait très discrète aussi. Le bois est toujours grillé/toasté et il masque presque les autres arômes. Je détecte des notes de vanille et d’épices mais c’est vraiment discret. Difficile donc d’y retrouver la trace de la Jamaïque malheureusement…

Conclusion

Voilà la preuve vivante qu’entre les attentes suite à une fiche technique et le résultat dans le verre il peut y avoir un réel gouffre. Là où je m’attendais à avoir un jamaïcain explosif, fruité et funky je me retrouve avec un rhum très boisé et marqué par une finition trop présente. Le résultat manque cruellement de gourmandise et on est loin de mes goûts personnels. Reste que pour le prix, celui qui aime le boisé et la finition « Rye » y trouvera sans doute plus que son compte et je salue le positionnement tarifaire d’un rhum de 24 ans, à 90% tropical, et qui sort pour un prix plus que correct. Certaines distilleries feraient bien d’en prendre de la graine.

Retrouvez ce rhum via Rum Tasting Notes par ici

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