Si je vous dis V and B vous me dites… Vins et Bières, oui en effet. Mais V and B c’est aussi (et surtout en ce qui nous concerne) des spiritueux, et du rhum notamment. C’est donc tout naturellement que, pour célébrer ses 20 ans, la chaîne de cavistes a sélectionné tout une série d’embouteillages aux 4 coins du monde. Il y en a pour tous les goûts mais nous allons nous concentrer sur certaines bouteilles parmi les agricoles (parcequ’il faut bien choisir) 🙂
1 – JM Single Barrel 2015 – 55,3%
Premier arrêt, forcément, direction la Martinique et plus précisément la distillerie JM. V and B y a sélectionné un fût unique d’un rhum distillé en 2015 et qui a passé 5 ans en fût neuf de chêne américain. Pour les autres infos il faut se baser (comme souvent) sur ce qui est absent de l’étiquette. Pas d’indication « brut de fût » sur celle-ci, on peut donc en déduire qu’il a dû être légèrement réduit avant la mise en bouteille. De même, pas d’indication renvoyant à l’AOC Martinique, sans doute le rhum n’ayant pas été présenté au comité (ce qui arrive souvent sur les petites cuvées). Niveau prix il était disponible à 89€.

Nez
Le nez est plaisant et expressif, on sent directement l’apport des 55% par rapport aux JM « habituels » réduits sous les 50% . Le boisé est bien marqué par le rancio, les fruits confits et les épices ( avec du poivre et une note de muscade). Rayon fruits je retrouve du raisin, de la prune et de la pomme, le tout relevé d’une petite touche funky exotique. Moi qui ne suis pas très amateur du profil JM j’y retrouve quelque chose qui me plait.
Bouche
La bouche est surprenante, avec un boisé marqué par un arôme qu’on ne retrouve pas souvent et que je ne retrouve presque pas au nez. Il m’a fallu un peu de temps pour mettre un nom dessus mais je dirais qu’il s’agit d’une note florale très marquée (de la lavande?) mêlée à la cire de meuble très présente. C’est très surprenant et déstabilisant. Dans la longueur il y a des notes légères d’olive et cette cire qui reste. Autant le nez était agréable autant j’ai du mal à me faire à ce profil en bouche.
2 – Saint James Brut de fût 2001 – 57,6%
On continue en mettant cap au sud sur quelques kilomètres pour atterrir chez Saint James. Ici le rhum est bien plus vieux puisqu’il a, à quelques mois près, le même âge que V and B. En effet il s’agit d’un rhum distillé en 2001 et qui a séjourné 19,5 ans en fût de chêne américain de 200 litres. Il a été embouteillé brut de fût à 57,6% à 1000 exemplaires, signe que (comme souvent chez Saint James), on est face à un assemblage de plusieurs fûts. Il était disponible au prix de 99€.

Nez
Le boisé est riche, gourmand, avec une belle part de fruits. L’alcool est un peu présent mais les fruits compensent, avec de la pomme, du fruit de la passion et de la mangue qui, mêlés à la vanille, apportent une belle fraîcheur sucrée et gourmande. Le boisé est teinté de tabac également, pour apporter une structure à ce joli nez. N’étant en général pas amateur de la distillerie, me voilà agréablement surpris.
Bouche
Le profil sur le palais est le même que celui du nez en plus intense. On y retrouve les même fruits agréables, qui apportent leur gourmandise tropicale à un boisé présent mais pas écrasant. L’alcool est mieux intégré que ce que le nez laissait craindre même si on le sent présent par moments. Le boisé est agrémenté de miel et d’épices pour un ensemble vraiment réussi! Une belle surprise.
3 – Plantation Réunion 2005 – 62,5%
Troisième et dernier arrêt de cet article, direction la Réunion mais avec une escale du côté de Cognac, plus précisément dans les chais Plantation. Nous voilà donc face à un rhum agricole (la matière première est indiquée sur la contre-étiquette), distillé en 2005 du côté de chez Savanna, et qui a passé 10 ans à la distillerie, en fût ex-Cognac (et non Bourbon comme indiqué sur l’étiquette). Il a ensuite poursuivi son vieillissement pendant 5 ans supplémentaires dans un autre fût ex-Cognac, chez Ferrand cette fois-ci.

Nez
Le boisé est riche, vanillé et caramélisé, relevé par une pointe d’épices chaudes. Les fruits sont secs et confits, avec du raisin notamment en belle quantité, ainsi qu’une pointe d’olives. Le tout est réhaussé d’une note de fumée et d’une pointe végétale. Le nez est agréable mais plutôt sur les parfums lourds que sur la fraîcheur, compréhensible après 15 ans.
Bouche
Forcément sur le palais le boisé est bien présent aussi. Il est là aussi plutôt gourmand, très marqué par un caramel trop cuit, presqu’en train de griller. Des notes de cuir et de miel se manifestent également mais niveau fruit c’est plutôt léger, plus sur le rancio et les fruits/raisins secs. Le profil est donc lourd, marqué par l’empyreumatique, et il me rappelle fortement certains Armagnacs, sans doute l’alliance de 15ans de contact entre le rhum et le fût de Cognac.
Conclusion
Voilà donc trois beaux embouteillages qui ne sont que la partie émergée de l’iceberg des cuvées anniversaire V and B. Il y en a bien d’autres mais on ne peut pas tout goûter, je dois d’ailleurs remercier celui qui m’a fait parvenir les samples du JM et du Saint James, ainsi que la bouteille de Plantation. Si je dois résumer mon ressenti sur ces trois bouteilles, le JM a un nez séduisant mais je bloque sur le floral en bouche, le Saint James m’a vraiment agréablement surpris, moi qui ne suis pas du tout amateur de leur profil habituel et le Plantation/Savanna est vraiment intéressant, à mi-chemin entre le rhum et l’Armagnac!

Retrouvez ces rhums sur l’application Rum X: ici pour le JM, ici pour le Saint James et ici pour le Plantation
Salut Cédric,
Hé bien je ne sais pas qd ils ont fêté leur anniversaire, mais, pr info, il n’y a plus que le JM de dispo (celui qui m’intéresse le moins, comme par hasard…. ;-).
Bon, l’article m’aura permis de découvrir ce caviste qui a l’air de proposer, en rhum, qques produits sympas…. 🙂
Merci pr la découverte 🙂
Cyril
J’aimeJ’aime
Hello
Oui en ligne ils ne sont plus disponibles, après en boutique c’est bien possible d’en trouver encore par-ci par-là 😉
Mais effectivement, les sorties se sont étalées sur plusieurs moi fin 2021 🙂
J’aimeJ’aime
Salut Cédric,
Autant le JM, je lui ai trouvé vraiment beaucoup d’atouts (et le degré à 55% y est aussi pour beaucoup) : belle longueur et seulement 5 ans en fût. Par contre, le St James est imbuvable : pour moi, soit ma bouteille a eu un problème, soit ils ont embouteillé quelque chose qu’ils n’ont pas goûté. Trop de bois rendant le rhum degueu…
Pas essayer le Savanna, mais j’essayerai de goûter avant d’acheter cette fois.
Merci pour ton retour de dégustation.
Jérôme
J’aimeJ’aime
Hello, ah étonnant le Saint James mais attention qu’il y en a (au moins) 2 embouteillages différents, il y a le 2001 que j’ai goûté et un 2008 il me semble 😉
Comme le JM d’ailleurs puisqu’il y a un 2001 je pense aussi 🙂
J’aimeJ’aime