Les amateurs d’AOC Martinique le savent bien: le millésime 1998 est l’une des très bonnes années de l’ile aux fleurs. Beaucoup de maisons ont proposé une (ou même souvent plusieurs) référence(s) de ce millésime. Parmi celles-ci, Saint James a elle sorti 3 embouteillages de ce 1998. Il me tardait donc de comparer ces trois versions en face à face.
Saint James 1998-2009 10 ans – 43,8%
Premier batch à pointer le bout de son nez: le 1998-2009 de 10ans d’âge. Produit en « single cask » avec un tirage de 2400 bouteilles (de mémoire 12 fûts d’environ 200 cols chacun) avec un degré de 43,8% (la décimale du degré se réfère au millésime).
Le nez est sur les marqueurs de Saint James: de la vanille, de la réglisse et un boisé bien fondu. Des notes empyreumatiques douces, avec du cuir et des notes de tabac blond. Le fruité est plus en retrait avec des fruits à chair blanche. En bouche c’est chaleureux et boisé: les notes toastées et de cuir sont bien présentes alors que le fruité a quant à lui presque disparu en faveur des notes plus épicées (piment, vanille, réglisse). La finale reste sur cet aspect de boisé et cuir.
Saint James 1998-2016 17 ans – 42,8%
Le second batch est sorti quelques années plus tard, toujours en « single cask », avec cette fois 8 fûts pour un total de 1182 bouteilles. Le degré est cette fois de 42,8%.
Le nez est toujours sur la même trame boisée et empyreumatique, avec cette fois moins d’épices et plus de fruits. Ces derniers tirant cette fois plus vers les fruits rouges (groseilles, framboise et cerises). En bouche c’est plus charpenté, avec un équilibre entre boisé et fruité (avec un peu de vanille et de réglisse) qui fonctionne bien.
Saint James « Fort de France » 1998 21 ans – 43%

Le dernier batch est un rhum de 21 ans d’âge, chose extrêmement rare pour un AOC Martinique. Il a été sélectionné par le Rotary Club de Fort de France pour une vente caritative. Seules 400 bouteilles ont été produites à un degré de 43%.
Le nez est plus intense, le boisé semble plus astringent avec un coté pâtissier pour contre-balancer. Les fruits sont compotés et des notes fraîches (menthol) complètent l’ensemble. En bouche, le boisé astringent est bien présent et arrive presque à éclipser les notes de boites à cigares et de cuir. Les épices (vanille, réglisse et menthol) arrivent en fin de bouche pour une finale d’une belle longueur légèrement saline.
Conclusion
Pour les deux premiers batchs, on est sur un produit fin, bien fait, qui demande un bon moment d’ouverture pour donner un bel équilibre. La différence entre les deux est assez subtile, avec un fruité qui se démarque un peu plus sur le second batch. Le dernier batch est par contre bien plus différent avec un boisé plus astringent qui personnellement me donne moins de plaisir.
En attendant les prochaines multiples sorties chez Saint James, je vous conseille ces deux articles dédiés à la comparaison des 2001 (Corman et Velier) et des 2003 (batch 1 et 2). Bonne lecture!

Retrouvez ces bouteilles sur l’application RumX: 1998-2009, 1998-2016 et cuvée Fort-de-France
Photo de couverture: http://www.flack.fr