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L’Australie, vue par Ferroni

À l’heure où les rhums australiens subissent un véritable engouement, vu le nombre d’embouteillages qui sortent ou vont sortir, il est temps de revenir sur celui qui a été parmi les premiers à en présenter un, à savoir Guillaume Ferroni. Souvenez-vous (si vous êtes un fidèle lecteur) que lors de la masterclass Ferroni nous avions déjà goûté un rhum australien. Quelques temps plus tard, nous voilà avec la version officielle de cet australien mise sur le marché, ainsi qu’avec une version « bis », dont la fiche technique est différente, sortie par Puppa Rhum mais préparé par Ferroni également. Je vous propose donc une petite revue de ces deux rhums, sortis de chez Beenleigh en passant par la case « Aubagne » 😉

La distillerie Beenleigh est loin d’être une nouvelle venue puisqu’elle remonte à 1884, époque où elle a aquit un alambic en cuivre, toujours en fonction actuellement. Le rhum y est fabriqué à base de mélasse qui est fermentée (avec une levure propriétaire à la distillerie) pendant 12 jours. S’en suit alors la distillation avant la mise en vieillissement en fût de chêne américain ex-Bourbon. La distillerie produit une gamme complète de rhums qui ne parviennent en général pas jusqu’à nous.

1 – Ferroni Australie 2013 – 60,4%

Premier rhum du jour donc, celui-ci a vieilli 3 ans sur place, en Australie et en fût ex-Bourbon, avant d’être rappatrié en France. Il a ensuite été mis dans un fût ayant contenu précédemment du Muscat « Beaumes-de-Venise » et y est resté pendant 3 ans également, du côté d’Aubagne. Après ce double vieillissement il a été embouteillé brut de fût pour nous parvenir à un tarif d’une soixantaine d’euros les 50cl. Passons à la dégustation 😉

Nez

Une belle gourmandise nous envahit immédiatement le nez. Le boisé est enrobé d’une cire chaude mais aussi d’un sirop fruité. Le raisin se mêle à la cerise et aux pruneaux, lesquels sont saupoudrés de muscade et de camphre pour un profil vraiment chaleureux, avec une pointe de fumée par moments. L’influence du second fût est très présente. Je retrouve dans le verre vide des notes surprenantes de marshmallow grillé et de barbe à papa, du sucre cuit en somme.

Bouche

Assez logiquement la bouche est-elle aussi plutôt ronde même si le tout premier contact laise surtout entrevoir le boisé. L’alcool est bien intégré et ne se remarque pas, le profil de nouveau très marqué par le second fût fait très « brandy », avec une forte influence du raisin sur le boisé.

2 – Puppa Rhums Cuvée Walrus – 62,4%

Pour la suite voilà un rhum qui sur papier ressemble pas mal au précédent. Issu de la même distillerie, il a aussi reposé 3 ans en fût de bourbon avant de passer au fût de Beaumes-de-Venise chez Ferroni. Rayon différences en revanche celui-ci est de 2016 et n’a passé qu’un an dans le fût de Muscat. Il est lui aussi embouteillé brut de fût et était vendu au tarif de 66€, là aussi pour 50cl. Notons qu’il s’agit là de la première sélection Puppa Rhums mais qu’une seconde est dans les tuyaux pour la rentrée et dans un tout autre registre… on en reparlera 😉

Crédit photo: Puppa Rhums

Nez

La première sensation est celle d’une présence alcoolique forte, attention, rhum à manier avec précaution 😉 Passé cet avertissement le nez est très marqué, à la fois par le bois ciré et à la fois par le raisin presque confit. Pas de doute, la finition a fait son oeuvre et on sent sa présence sans que ce soit écrasant. À côté de ces marqueurs principaux il y a des notes de caoutchouc et de tabac pour un profil plutôt « lourd » qui par moment me rappelle certains Armagnacs.

Bouche

Sur le palais le boisé prend le dessus sur le côté raisin, malgré son jeune âge les tanins sont fortement présents. Le raisin vient au second plan pour apporter de la rondeur dans ce profil sec du boisé. Attention on sent encore le degré alcoolique mais en y prenant garde il n’est pas dérangeant, juste un rien trop présent en fin de bouche à mon goût. Des notes épicées et toujours cette cire se retrouvent pour affiner le profil.

Conclusion

Si je devais résumer, je dirais qu’on a là deux belles versions et que malgré leurs points communs, chacune se justifie. La version Ferroni est un véritable bonbon, gourmande à souhait, avec une grosse influence du second fût. La version Puppa est bien plus discrète à ce niveau là, avec un boisé nettement plus présent. La différence entre les deux est conforme à l’attendu au vu de la fiche technique. Du coup difficile d’établir une préférence tant les deux sont complémentaires.

Retrouvez ces rhums sur RumX: ici pour la Walrus et ici pour le Ferroni.

4 réflexions au sujet de “L’Australie, vue par Ferroni”

  1. Salut,
    j’hésite sur le Ferroni « Australie » (non pas que je doute de sa qualité mais je manque de place, à force de ne pas hésiter, justement… 😉 ).
    J’ai l’impression que l’on est ds le même registre que le Enmore 1997-2016 – Rum Nation, testé (et approuvé) ici et approuvé de mon côté aussi ! Miam !
    Si vs deviez faire un comparatif/duel (si on est bien, comme j’en ai l’impression, ds le même registre), qu’est ce qui les différencierait ??? Un + complexe que l’autre ?? + « fin » ?? Un qui se détache par le plaisir qu’il procure (même si je sais que vous n’aimez pas les classements/notes par ici… 😉 et que, on est d’accord, tt cela est pas mal subjectif.
    Tout cela hors critère du prix car le enmore est bien + cher…
    Merci 🙂

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    1. Ouille non, les deux sont bons mais pas dans le même registre du tout. L’enmore a un profil plus lourd même si il est bien gourmand aussi mais il est plus riche, plus complexe je pense (faudrait que j’y regoute) 😉

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