Dégustation du soir, Martinique

Depaz: l’heure des duels!

En ce moment il est une distillerie qui revient souvent sur le blog, c’est Depaz. Et pour cause, la #quinzaine du Belgium Rhum Club lui était dédiée en cette fin d’année donc c’est forcément l’occasion pour nous de s’y replonger. Et s’il est un exercice que j’aime particulièrement dans la dégustation, c’est celui du face à face. Déguster en parallèle deux (voire plus) rhums apporte souvent son lot de surprises et est dans tous les cas très instructif. Nous avions donc quelques duels en tête avec Cédric L, je vous laisse découvrir ce qu’ils nous ont révélé 😉

1er duel: Cuvée de la montagne vs 50% classique

par Cédric L

Pour ce face à face j’ai mis la Cuvée de la Montagne dans le coin gauche du ring. 45 %, cannes issues à 100% de la Montagne Pelée, fermentation longue (enfin pour l’AOC), réduction lente et fractionnée nous dit-on. A l’opposé, le grand classique du ti-punch : le Depaz 50%.

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Dans le verre les deux sont cristallins.

Nez

Au nez la Cuvée de la Montagne nous offre une trame marquée par la canne. C’est doux, je retrouve autour de cette colonne vertébrale du foin et un peu de citron.

Le 50% classique est lui aussi centré sur la canne mais tout en étant plus « sauvage » (un peu comme l’esprit Bio vs l’esprit de chez Neisson). Le citron est plus présent, accompagné pas le poivre et la muscade.

Bouche

Pour le premier, la bouche suit le nez : canne fraîche, un peu de foin, une pointe de citron et de légères notes d’épices alors que le 50% classique est quant à lui plus épicé et citronné. Dans les deux cas, je perçois une certaine minéralité qui s’exprime de manière plus évidente dans la finale de la Cuvée de la Montagne. Outre ces notes minérales, une pointe de citron et de « sucre » viennent compléter la finale de cette Cuvée de la Montagne. Le 50 % classique reste lui dans le registre canne/citron.

Conclusion

Deux très beaux produits, dans la douceur, qui font le plaisir de mes schtroumpfapéros !


2ème duel: 2002 Hors d’âge vs SC 2002 V&B

par Cédric Sip

À ma gauche le 2002 hors d’âge. On ne le présente plus vraiment tant il est renommé et d’un rapport qualité/prix imbattable. Ce rhum est vraisemblablement un assemblage de plusieurs fûts de 2002 ayant vieillis un minimum de 11 ans dans les chais Depaz. Le tout a été embouteillé à 45% et est vendu en métropole sous les 70€.

À ma droite on retrouve le Single Cask 2002 sélectionné par les magasins V&B. Il s’agit d’un fût unique, le n°705, vieilli 15 ans et embouteillé à 46%. Il n’était disponible que dans les magasins de la chaîne (620 bouteilles) et était en vente à 109€.

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Nez

Commençons par le Hors d’âge: le nez est un mélange homogène de boisé fin et de fruits confits. Ceux-ci sont additionnés d’une touche de fumée, de cacao et de vanille. Il est plutôt rond et gourmand et après une ouverture plus longue je détecte des notes d’amandes.

Du côté du V&B le nez est un peu plus fermé. On y retrouve la même trame de fruits confits derrière le boisé mais elle passe au second plan au lieu d’être première ex-aequo. La sensation d’alcool est un peu plus présente. Après une longue ouverture les fruits deviennent plutôt compotés.

Bouche

La bouche du Hors d’âge est elle bien plus marquée par les fruits secs, amandes en première ligne. À ceux-ci viennent s’ajouter les fruits confits du nez et des épices, plutôt douces. Le rhum est doux en bouche, pas du tout agressif et un peu vineux dans son ensemble. C’est agréable et on retrouve bien la ligne directrice Depaz.

Le Single Cask V&B est nettement plus boisé et marqué par l’alcool. Les épices sont assez présentes aussi. Comme au nez le boisé prend le dessus et la trame fruits confits / amandes vient en arrière-plan de celui-ci.

Conclusion

On pouvait le supposer mais la dégustation le confirme: ces deux rhums ont vraiment une grosse colonne vertébrale commune. Les arômes sont sensiblement les même et seule diffère la répartition de ceux-ci. On obtient donc un Hors d’âge plus fruit et doux, qui aura ma préférence face au V&B plus boisé et épicé, mais tout se joue dans la nuance. Sans les mettre en face à face il doit être compliqué de les différencier.


3ème duel: VSOP Collerette argentée vs Collerette dorée

par Cédric L

On continue notre voyage sur la Montagne Pelée avec deux embouteillages mythiques (osons le mot): les VSOP anciens avec collerette argentée et dorée.

Pour ces deux-là malheureusement pas d’informations sur la composition des assemblages ni sur les fûts utilisés pour le vieillissement.

Les deux titrent à 45 %, ce qui semble être la réduction standard chez Depaz.

La robe est identique, un beau cuivré tirant sur l’or. Par contre les larmes du premier (argent, pour ceux qui suivent), sont fines et resserrées, tandis que pour le second c’est un rien plus large et plus lent.

Nez

Le nez de l’argenté nous emmène sur des notes de fruits avec des raisins, de l’abricot et un peu de mandarine, mais aussi de l’amande, de la vanille et une petite pointe fumée. Le doré est un rien plus sauvage, l’attaque est plus vive, on y trouve ces mêmes fruits mais avec plus d’épices, de la vanille, un peu de cire et du caramel.

Bouche

Une fois en bouche, l’argenté nous offre des notes de fruits et d’épices avec la canne en plus. L’alcool se fait doucement sentir alors qu’au nez rien n’y laissait paraître. J’y trouve aussi une petite minéralité.

La finale est chaude, sur le caramel, la mandarine, la vanille et une pointe de cacao et de cuir.

Le doré est un rien plus huileux, si au nez il se faisait plus vif en bouche il est plus doux que son frangin. La trame reste proche du premier mais plus marquée par la canne et la vanille. Les fruits ne sont pas en reste avec des fruits à chair blanche comme le raisin et le litchi.

La finale est belle, sur la canne et la vanille, avec une petite touche de bois et de menthol.

Conclusion

Je suis conquis, mais pas autant que la version de Chantal Comte, plus complexe et moins uniforme. Lequel choisir ? L’argenté est un rien plus « animal » en bouche, avec de l’abricot et de la vanille, alors que le doré est un rien plus sage, sur les fruits à chair blanche et la canne fraîche.

2 réflexions au sujet de “Depaz: l’heure des duels!”

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