Dégustation du soir, Martinique

L’arbre du voyageur, by La Mauny

Aujourd’hui nous nous penchons rapidement sur une bouteille sortie il y a un an de cela (fin 2018) à savoir le nouvel Arbre du Voyageur de Chantal Comte, une version de 3 ans d’âge issue du chai de la maison La Mauny.

Direction donc la Martinique pour une nouvelle sélection qui a passé 3 petites années en vieillissement avant d’être embouteillée en brut de fût à 53,5%. Pas beaucoup plus d’information à vous donner si ce n’est le prix, ou plutôt « l’histoire du prix »!

Chronologiquement, le prix de sortie annoncé pour cette bouteille était de 93€. La mise en vente s’est donc faite aux environs de 90€. Et puis le marché ne répondant pas des masses à ce prix jugé trop élevé, il y a eu des baisses de prix dans plusieurs enseignes. Le résultat est que selon le site de vente que vous consultez aujourd’hui, vous le trouverez dans une fourchette de prix allant de 70 à 90€.

Je parle « histoire de prix » car conjointement à ce 3 ans, une version non-vieillie est sortie mais a vu son prix de sortie corrigé pour cause « d’erreur » avant de subir elle aussi des baisses des revendeurs. Bref mon impression générale sur ces deux bouteilles c’est qu’on a voulu tester jusqu’ou le marché était prêt à aller (comme souvent) mais que cette fois la limite a été franchie et on a donc vécu un rétropédalage en direct. Alors que d’habitude ce n’est corrigé que via les soldes et autres promos, c’est donc moins visible.

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Dégustation

Nez

Après une belle aération le profil est plutôt expressif. On est sur un beau boisé sec, largement agrémenté d’épices plus ou moins chaudes avec du camphre et du poivre notamment. Les agrumes présents sont plutôt confits, dénués de leur fraîcheur, nettement surpassée par les épices décidément très présentes. L’ensemble est bien équilibré, l’alcool est parfaitement intégré et aucune note n’est excessive.

Bouche

Sur le palais pas de miracle, le profil est similaire à celui perçu précédemment au nez. C’est plutôt sec, sur le boisé franc, légèrement amer. Les épices sont toujours bien présentes, réchauffant la bouche en ajoutant des notes de canelle au poivre du nez. Les fruits (agrumes) sont passés de confits à secs pour encore un peu plus s’éclipser. Des notes empyreumatiques, sur le grillé notamment, viennent complèter le tableau.

Conclusion

Ma conclusion personnelle est assez simple: j’aime les profils fruités et celui-ci l’est vraiment trop peu pour me plaire, ça manque de gourmandise. Par contre en prenant du recul, le résultat est assez bien fait; l’intégration est pointue et on a là un rhum qui pourrait convaincre pas mal d’amateurs d’un profil à la Saint-James par exemple, c’est à dire amateurs d’un rhum boisé/épicé. L’âge jeune de ce rhum ne se perçoit pas forcément à la dégustation. Reste à l’amateur à déterminer s’il est prêt à mettre ce prix pour un rhum si jeune. Personnellement si le profil avait été plus fruité, à 70€ j’aurais pu craquer, à 90€ pas.

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