Autres destinations, Dégustation du soir

Samaroli Yehmon 1994

Il y a quelques mois de cela, un ami du monde du rhum avait tenu à me remercier pour un petit service rendu en m’offrant un sample d’une bouteille au nom étrange: Yehmon. Évidemment, si on ajoute la marque avec le nom, ça inspire déjà beaucoup plus confiance tant les sélections Samaroli ont l’habitude d’être pointues.

Comme d’habitude avec les embouteillages Samaroli, le rhum est réduit à 45% et comme d’habitude aussi, les informations sont compliquées à trouver. Partons donc de la base: l’étiquette. Celle-ci nous indique plusieurs choses intéressantes. D’abord une année, 1994. Ensuite une référence qui ne veut pas dire grand chose légalement mais qui nous informe sur l’identité du rhum: « Demerara Dark ». Ce nom est un classique de la gamme Samaroli et il nous indique que nous faisons face à un assemblage de rhums issus de la distillerie DDL au Guyana. Certes 1994 a été une année charnière là-bas, avec la fermeture d’Enmore et le rappatriement des alambics de cette distillerie (Enmore et Versailles) dans la distillerie Uitvlugt, mais cela ne nous donne pas plus d’informations sur la composition. Dernière information: « embouteillé en Écosse en 2009 ». On peut donc supposer que le rhum a vieilli 15 ans en fût. Devant cette « mine » d’informations il ne reste qu’une possibilité, la dégustation 😉

Dégustation

Nez

À peine servi il se fait remarquer et embaume malgré ses 45 petits degrés.
Le profil est à la fois fruité et grillé. Les notes empryeumatiques viennent enrichir un profil dans lequel je trouve de la pomme fraîche, du raisin, de la pêche et des fruits secs. Le tabac est bien présent, principalement frais mais par moments fumé aussi. La grande classique vanille est bien présente, accompagnée de notes que j’associerais à des herbes médicinales, voire à des épices fraîches, mais sans pouvoir mettre un nom dessus.

Bouche

En bouche le profil est très agréable également. Le boisé est nettement plus présent et les fruits changent de registre, partant sur la cerise et les fruits rouges. Le tabac est toujours frais et légèrement grillé, voire fumé, et accompagné d’un peu de cuir.
Par contre tous ces arômes sont liés par un mot: la finesse.
Le profil est terriblement délicat, chaque note se faisant remarquer sans tirer son épingle du jeu, un véritable jeu d’équilibre. De ce fait évidemment la finale n’est pas incroyablement longue mais elle est agréable et l’ensemble donne envie d’y retourner rapidement.

Conclusion

Avant toute chose je tiens encore une fois à remercier le généreux donateur.
Voilà un rhum qui m’intriguait fortement par son côté mystérieux et dans lequel je me suis plongé avec plaisir. Il m’a vraiment tapé dans l’oeil et s’il m’arrivait d’en croiser une bouteille à un prix correct je pourrais certainement craquer.
Le souci c’est que cette bouteille a maintenant une dizaine d’années, ce qui fait que la trouver devient compliqué, en tout cas à un prix correct. Aucune idée de son prix de sortie mais on la trouve facilement actuellement sur internet aux alentours des 150€ mais les vaut-elle, j’en suis moins sûr.

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